Redécouvrir la Nature.
Prendre le temps de se perdre.
Rire de la liberté.
Vous avez remarqué, à chaque fois qu’on se fait une balade, on se sent à notre place.
C’est pour tout le monde pareil. Il suffit qu’on mette un pied dans les bois (ou dans le marais, ou sur un chemin de montagne, ou rien que dans un jardin… bref, dans un endroit où y’a plus de plantes que de bagnoles) pour que tout de suite, on se sente apaisé.
Et vous savez quoi ?
On ne le fait jamais.
Je vais vous dire un truc, à l’heure d’aujourd’hui, y’a 80% de la population française qui habite en ville ! Alors quoi ? On attend nos 3 semaines de vacances pour se sentir bien ?Je veux pas passer pour une hippie, parce que de suite, je serais pas prise au sérieux. Alors qu’y’a rien
de plus sérieux que de savoir où on se sent bien.
Et alors la grosse blague (du genre humoristique y’a pas mieux) c’est qu’en plus d’être débile à rester enfermé dans nos nuages gris, on est en train de la zigouiller la nature ! Ouais, ouais, notre seul moyen de respirer, on est en train de le pourrir! Bon je vous fais pas le topo, vous savez bien comment on s’y prend …
Quand j’entends qu’on traite les hommes de Cro-Magnon de primitif, je me dis qu’on a rien compris.
Eux, ils ont réussi à survivre dans la nature en la vénérant pendant 30 000 ans, c’était des génies, et nous en l’espace de même pas 200 ans , on est en train de tout foutre en l’air. Je vous laisse deviner qui sont les vrais primitifs… Ah je vous jure, ça me met en rogne.
Pareil pour les gamins. On les prend de haut là, à les faire se tenir bien droit sur leurs chaises, à apprendre par cœur le Pont Mirabeau, à pas rêvasser par la fenêtre et à pas dire de gros mot ni de faute de français…
Mais enfin, mais c’est ça qu’est beau ! C’est s’tenir debout sur sa chaise pour mieux voir les oiseaux et envoyer des mots à Capucine avec plein de fautes dedans !
J’peux vous dire qu’elles étaient pas bien vieilles les nanas de Paumées, quand elles se sont paumées justement. Elles en avaient ras le bol qu’on les prenne pour des bonnes à rien, comme on prend tous les gamins. Alors que comme tous les gamins, elles avaient compris que la vie, elle est dehors. À faire
des roulés-boulés dans les collines et à regarder les têtards se transformer en grenouilles.
Est-ce qu’on avait vraiment besoin d’apprendre autre chose ?
Maintenant qu’on sait tout ce qu’on sait, on est bourrés de peur.
On a peur de tout ce qu’on savait faire : chanter, danser, jouer, tomber, faire des bêtises. On a peur de se perdre.
Avec Paumées je veux pousser tous les curseurs de la liberté au maximum, pour voir où ça nous mène. Pour voir si c’est une bêtise. Au public d’en juger.
Pour une fois, j’inverse les rôles, les spectateurs adultes suivent les gamines, elles deviennent leur repère. Elles leur rappellent ce qu’ils ont toujours su : les arbres, les animaux, le ciel, voilà ce qui importe.
À la fin du spectacle, la marche finale permettra aux enfants d’avoir le temps de tout expliquer aux adultes.